Cinéma

Jeanne du Barry de Maïwenn - Sortie le 16 mai 2023

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Elle s'était fait connaître en tant qu'actrice en 1996 dans Le Cinquième élément de Luc Besson où elle incarnait la diva Plavalaguna. Mais c'est véritablement comme réalisatrice que Maïwenn[1] va s'imposer en 2006 dans le cinéma français avec le film autobiographique Pardonnez-moi[2] puis, en 2012 avec le drame Polisse pour lequel elle obtiendra le Prix du Jury du Festival de Cannes. En 2020, elle en remportera un second avec ADN. La cinéaste franco-algérienne revient au devant de la scène avec le drame historique Jeanne du Barry[3] présenté en ouverture « hors compétition » au Festival de Cannes 2023.

Juin 2023

Avec Jeanne du Barry, la réalisatrice Maïwenn signe un récit historique, co-écrit avec Teddy Lussi-Modeste et Nicolas Lirecchi, autour de la dernière favorite de Louis XV et de leur relation. Une fille des rues, de son vrai nom Jeanne Vaubernier ( ou Bécu), que son amant, le comte Jean-Baptiste du Barry[4] épouse (Melvil Poupaud) pour mieux l'offrir, par l'entremise du courtisan duc de Richelieu (Pierre Richard), au roi Louis XV (Johnny Depp).

L'actrice Maïwenn est parfaite dans l'incarnation de cette courtisane qui succède à Madame de Pompadour  et scandalise la Cour parce qu'elle est une fille de rien. Elle sert le portrait d'une femme qui va plaire au roi, non pas parce qu'elle est belle, mais parce qu'elle a de l'audace, qu'elle est « culottée ». Cette interprétation féministe d'un personnage, qui affirme sa volonté d'être qui elle est, montre toutefois les limites du discours. En effet, il faut bien reconnaître que cette grande fresque fait peu de cas des autres personnages féminins qui font office de caricatures.

D'une manière générale, cette superproduction en costumes d'époque, dentelles, poudre et perruques est réussie, les images  sont belles – le film a été tourné en partie au Château de Versailles –  et les rôles masculins à la hauteur de la favorite. Même Johnny Depp, malgré son accent, demeure convaincant en Louis XV et son premier valet, le fidèle La Borde, tout en discrétion et loyauté à la cause royale, est admirablement incarné par un acteur de la Comédie Française. Il nous révèle un Benjamin Lavernhe, sidérant de justesse et d'humour, qui crève le grand écran.

Ce dernier long métrage de Maïwenn se révèle pétillant, tel un conte où se marient réalisme historique et fantaisie. On ne s'y ennuie jamais et on se laisse éblouir par les images qui nous ramènent à un XVIIIème siècle haut en couleurs !

 

© Sylviane Colomer – Centre International d'Antibes

Notes

[1]   Maïwenn Aurélia Nedjma Le Besco, plus connue sous le mononyme Maïwenn, est une réalisatrice, scénariste, actrice, chanteuse et productrice franco-algérienne.

[2] Maïwenn obtint pour ce film deux nominations aux Césars dans les catégories Meilleur espoir féminin et Meilleur premier film.

[3]  Jeanne du Barry, la dernière favorite de Louis XV entre 1763 et 1774,  sera dénoncée puis guillotinée en 1793, quelques mois après le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette .

[4]Amant et proxénète de Jeanne Vaubernier, le comte Jean-Baptiste du Barry fera, en réalité, épouser sa maîtresse par son frère Guillaume du Barry. Ce sera un mariage blanc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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