Edito du mois

Retour à la vie d'avant ?

annee-scolaire-2021-2022_protocole-fonctionnement.jpg

En ce début d’automne, dans notre département des Alpes maritimes, la pandémie ne cesse de régresser. Le taux d’incidence est ainsi passé à moins de 100, après avoir culminé à 757,8 (1) cet été au cours de la semaine du 24 au 30 juillet. Ailleurs en France, le nombre de nouveaux cas poursuit sa baisse et de nombreux départements sont déjà repassés sous le seuil fatidique de 50. Le retour à la vie d’avant serait-il proche ?

Cet espoir est renforcé par des chiffres qui montrent que la quatrième vague a pu être contenue. En premier lieu, en effet, ce taux d’incidence pour l’ensemble du pays recule, en ce début octobre, chez les plus jeunes et se stabilise chez les personnes âgées de 60 ans et plus.

Un bel été d'après confinement

Bien qu’en situation d’alerte, surveillant de près l’évolution de cette quatrième vague, le pays a pu profiter du déconfinement et l’été a tout de même permis à 37 millions de nos compatriotes de partir en vacances, ce qui représente une augmentation de quatre millions par rapport à une année normale. Grâce à eux, la saison du premier pays touristique au monde a été sauvée. Car les difficultés encore importantes pour voyager hors de nos frontières ont incité les Français à rester dans l’Hexagone2. Si les 5 853 kilomètres de côtes ont, évidemment, fait le plein, cela a aussi été le cas de tous les sites et villes touristiques de l’intérieur. Toute la palette de destinations propre à la France verte et culturelle a été plébiscitée. La Provence, par exemple ou les Pyrénées ont enregistré une hausse respectivement de 11% et 24%. La région Occitanie, celle des Pays de la Loire et notre Région Sud affichant des résultats touristiques au-delà de toute espérance, dépassant parfois ceux de l’année 2019. Quant aux hôtels, les chiffres de cet été viennent de tomber et confirment l’embellie du secteur avec 47% de hausse du chiffre d’affaires par rapport à 2020.

A noter le retour des étrangers qui sont finalement arrivés pour grossir les rangs des juillettistes et aoûtiens, notamment sur la Côte d’Azur. Ainsi, notre école par exemple, aura reçu plus de 2000 étudiants de juin à mi-octobre, loin des 4500 habituellement accueillis mais la fréquentation a été bien supérieure à celle de l'été 2020.

L’arrivée déterminante du passe (ou pass) sanitaire3

Prouver que l’on est en droit de fréquenter des lieux publics -car on est vacciné contre le COVID- est devenu une obligation depuis le 9 août en France. Bien que contraignant, ce protocole sanitaire a permis aux lieux culturels et aux secteurs de l’hôtellerie et de la restauration de rebondir. Les restaurants durement pénalisés lors des confinements ont retrouvé une clientèle impatiente de s'installer à leurs terrasses. Et la fréquentation en ce début d’été indien laisse entrevoir une belle sortie du tunnel pour cette profession extrêmement impactée par la pandémie. L'imposition du passe sanitaire a constitué indéniablement la carte maîtresse du gouvernement pour revigorer la campagne de vaccination et inciter les retardataires à aller se faire vacciner4 de façon à  accélérer le retour à la vie d'avant. Cette mesure n'en a pas moins suscité une forte opposition. L'ensemble du territoire national est aujourd'hui concerné, à l'image des manifestations des "Gilets jaunes", par des défilés qui regroupent chaque samedi depuis le 12 juillet, des dizaines de milliers d'opposants au passe sanitaire dans les grandes villes de France5.

Si les Français sont avides de profiter des lieux extérieurs, il semble que des réticences soient encore de mise pour fréquenter les lieux clos comme les théâtres, les cinémas ou les musées. Est-ce la crainte toujours présente ? A moins que ce ne soit le fait de cette météo favorable qui, après les confinements forcés, nous encourage à rester encore à l'air libre. Les salles de cinéma qui ont souffert de six mois de fermeture n'ont pas réussi à retrouver leur fréquentation d'avant Covid. Selon le CNC, le Centre national du cinéma et de l'image animée, les salles ont enregistré 9 millions d'entrées pour ce mois de septembre 2021, ce qui est un résultat très positif, bien supérieur au mois de septembre 2020 (+60%) mais cependant, assez loin (-19,9%) du même mois en 2019. 

Et l'école ?

La rentrée scolaire 2021-2022 s'est voulue rassurante et le plus possible proche de la vie d'avant : cours en présentiel et respect des règles sanitaires était la norme. Des cours avec masques pour tous les élèves et personnels dès l'école primaire. Le ministère de l'éducation nationale qui avait donc renouvelé son pari d'une école revenue à la normalité suit de très près l'évolution de la situation sanitaire et fait un point chaque semaine sur son site6. Ainsi pour la semaine du 1er octobre, 8 établissements sur les 59 650 que compte la France étaient fermés ce qui représentait 1692 classes fermées sur les 527 000. 5 242 élèves sur  12 223 000 étaient cas positifs.

A compter du lundi 4 octobre 2021, les contraintes vont être allégées dans les départements dont le taux d’incidence a été inférieur au seuil de 50 pour 100 000 habitants sur une période de 5 jours consécutifs. Le protocole sanitaire qui s'appliquera alors dans les établissements scolaires du premier et second degré est le niveau 1, c'est-à-dire le niveau vert qui permet aux élèves de pouvoir, enfin, enlever le masque, cet accessoire sanitaire si nécessaire mais si pénalisant pour les cours.

Pouvoir abandonner le masque devient un signe réconfortant et exaltant. Il faut espérer que l'ensemble de toutes les mesures mises en place depuis des mois portent leurs fruits, qu'elles accélèrent la sortie de crise sanitaire et permettent enfin le retour à notre vie d'avant.

 

© Alexandre Garcia - Centre International d’Antibes 

Notes

[1]   Selon les autorités sanitaires, le taux d’incidence correspond au nombre de personnes testées positives rapporté à la taille de la population. Il est exprimé pour 100 000 habitants et permet de comparer les zones géographiques entre elles.

[2]  La fréquentation des touristes français traduite en nuitées a augmenté de 5% par rapport à 2020 et de 20% par rapport à 2019

[3]   Devenu obligatoire à partir du 9 août 2021, le passe sanitaire donne accès aux lieux publics tels que les restaurants, les cafés (même en terrasse), les hôtels, les cinémas, les musées, les hôpitaux (sauf en cas d'urgence), les maisons de retraite, les établissements médico-sociaux. Il est aussi réclamé dans les transports publics pour des déplacements longs. Depuis le 30 septembre 2021, le « passe sanitaire » est devenu obligatoire pour les mineurs âgés de 12 ans et deux mois à 17 ans.

[4]   En France, au 05 octobre 2021, 75,2% de la population avait reçu au moins une dose de vaccin et 72,9% était complètement vaccinée.

[5]    Voir à ce propos la Fiche pédagogique "Danser encore" dans le n° 166 du mois dernier

[6]     Covid19 - points de situation | Ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports

 

 

 

Partager