Cinéma
Un coup de maître de Rémi Bezançon Sortie le 9 août 2023 -01/09/2023
Lors de son précédent long métrage, Le mystère Henri Pick[1], Rémi Bezançon posait la question de l'imposture artistique dans le monde littéraire. Avec sa nouvelle comédie, Un coup de maître sorti en août 2023, il nous entraîne dans l'univers de la peinture contemporaine et ses mystifications.
Pour Un coup de maître, son 7ème long métrage, Rémi Bezançon s'inspire librement du film argentin Mi obra maestra de Gaston Duprat sorti en France en 2019.
Côté réalisation, le cinéaste fait dans le classique mais il magnifie parfaitement, par la direction photo, les différents décors naturels du film. On sent clairement son amour de la peinture dans la composition de ses plans. Témoins le tout début et la toute fin du film qui se font écho.
Côté casting, Rémi Bezançon a eu raison de faire confiance à un duo de comédiens formidables qui réussissent parfaitement leurs personnages sans aucune posture. Il nous livre ainsi une histoire, celle de deux hommes aux prises avec les aleas du monde de l'art pictural :
Incapable de se prêter aux courbettes du jeu social, Renzo (Bouli Lanners), peintre provocateur et sur le déclin, s'autosaborde en permanence. Ses toiles ne se vendent plus. Et pourtant, Arthur (Vincent Macaigne), son ami galeriste, s'acharne, de son côté, à promouvoir les œuvres du peintre. Le duo fonctionne à merveille, l'émotion et l'humour sont toujours au rendez-vous entre ces deux, d'un bout à l'autre du film. Chacun, à sa manière, rend possible une connivence sans répit qui va rythmer l'histoire.
Tout en dissertant sur l'art, ses vertus et ses vénalités, le film opte pour une légèreté directe sur le monde de la peinture. Le cinéaste prend ses frasques contemporaines et dérives financières comme cadre d'une histoire d'hommes, du récit d'une amitié portée par l'amour de l'art. Ainsi, le peintre et son ami compensent le mercantilisme dominant par de belles tirades sur l'émotion artistique, reflet de l'humanisme universel qui les lie.
Un coup de maître reste un beau et joyeux moment de cinéma sur un sujet peu abordé : la marchandisation de l'art dans ce monde capitaliste moderne. Un clin d’œil réaliste sur ce thème traité, par ailleurs, avec beaucoup d'humour !