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Cinéma en France. Après la pandémie et ses fermetures des salles de cinéma quel bilan 2023 ?
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Dans la France d’avant la Covid le cinéma avait une santé de fer. On mesurait son dynamisme à travers le nombre de films produits chaque année, la fréquentation des salles ou encore la part de marché que notre cinéma réussissait à préserver face à Hollywood. Tous les indicateurs étaient au vert, faisant alors, de la France le pays d’Europe où le cinéma se portait le mieux. Les résultats de l’année 2023 étaient d’autant plus attendus qu’une crainte était apparue. Les longues fermetures des salles de cinéma et les nouveaux comportements sociaux d’après pandémie n’allaient-ils pas affecter la fréquentation des salles et mettre à mal le fragile écosystème du cinéma ?

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Nouveaux comportements



La pandémie a marqué un avant et un après dans la façon d’appréhender de nombreuses facettes de la vie. Tout le monde admet par exemple que l’attitude envers le travail n’est plus la même aujourd’hui. L’irruption de la pandémie a bouleversé bien des habitudes. Au cours des années 2020 et 2021, la relation des Français aux loisirs et à l’art subit de plein fouet les conséquences de la fermeture des lieux de culture. L’accès direct aux théâtres, aux salles de concerts, aux librairies, aux musées et bien sûr aux salles de cinéma, étant interdits, c’est le temps consacré aux écrans disponibles par chacun de nous à l’intérieur de nos foyers qui augmenta exponentiellement. Inutile de dire que Netflix qui avait débarqué en France en 2014, et les autres plateformes de streaming, ont été les grandes gagnantes. Grâce à une offre inépuisable de films récents1 elles ont permis aux Français d’assouvir depuis chez eux, leur envie de découvertes cinématographiques.
La question était de savoir si une fois les salles de cinéma réouvertes, le public allait retourner dans les salles ou pas. N’allait-on pas constater une désaffection du public, désormais habitué à un autre type de consommation cinématographique ?

La conjoncture économique suscite l’autre grande interrogation quant au retour des Français dans les salles de cinéma. Il était à craindre qu’ayant pris l’habitude de consommer des films quasi gratuitement chez eux, les gens se détournent des salles. Une inflation qui atteint un pic de 6,2% en octobre 2022, alors que pour l’année 2023, l’augmentation de la vie s’élevait encore à +4,9%, allait surement affecter la fréquentation chez les Français pour qui, la baisse du pouvoir d’achat2 a été ressentie et a suscité un réel mécontentement qui se sera reflété dans la détérioration du climat social3 


Des résultats au-delà de toute espérance

Concernant cette année 2023 qui était la première à ne subir aucune restriction, Le CNC (Centre National du Cinéma et de l’Image Animée) nous aura amplement rassurés dès la parution, début janvier 2024 de son rapport annuel. On y apprend4 que la fréquentation générale aura atteint dans l’Hexagone, 181 millions d’entrées, en hausse de près de 20% par rapport à 2022. Ce qui fait de la France le pays européen où le redressement aura été le plus rapide. 72 millions d’entrées reviennent aux films français contre 74 millions pour les films américains.
Ces chiffres appellent trois commentaires. Tout d’abord signaler l’envie restée intacte du public d’aller voir les films en salle. La fréquentation en France a toujours été la plus haute d’Europe5. Ce qui fait dire que le lien très fort qu’entretient la patrie des Frères Lumière avec le cinéma est culturel et indéfectible. Ensuite, il apparaît que le cinéma hexagonal a donc fait mieux que résister. Avec ses 40% de part de marché, il fait quasiment jeu égal avec la production hollywoodienne qui en accapare 41,4%. Pour terminer, relever que les 18,6% restants (35 millions d’entrées) vont aux expressions cinématographiques d’ailleurs dont les Français sont friands démontrant une belle curiosité cinéphile de leur part et dont l’offre de films distribués tient compte.

L’état de santé du cinéma français qui se mesure à travers ces chiffres a de quoi nous rassurer. Ils sont en effet assez proches de ceux d’avant Covid. Les films français qui s’adressent à des publics variés ont tiré leur épingle du jeu. Ainsi Astérix et Obélix, l’empire du milieu a attiré 4,5 millions de spectateurs, Alibi.com 2 (4,2 millions), Les deux épisodes des Trois mousquetaires (4,6 millions cumulés), 3 jours max (1,9 million), Miraculous – le film (1,6 million), Tirailleurs (1,1 million), Je verrai toujours vos visages (1,1 million), Mon crime (1,1 million), Le règne animal (1,0 million), Les petites victoires (près de 900 000 entrées), Le consentement (600 000) ou encore les documentaires Sur l’Adamant (125 000 entrées) et Les filles d’Olfa (126 000 entrées). Quant au film de Justine Triet Palme d’or à Cannes et célébré en France comme à l’international Anatomie d’une chute il en était en décembre à 1,2 million de spectateurs.

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