Fiche FLE

Exploitation du roman Charlotte de David Foenkinos, Goncourt des Lycéens 2014

Apprendre à positionner les personnages d’une histoire, à situer les événements grâce aux informations puisées dans divers petits textes et à développer des stratégies d’élucidation et de compréhension de l’écrit.

 

FICHE PÉDAGOGIQUE : La littérature en classe. Exploitation du roman Charlotte de David Foenkinos, Prix Renaudot 2014 et Goncourt des Lycéens 2014

 


Charlotte
  • Type de document Roman
  • Niveau européen : A partir de B1.2 - Elèves de lycée
  • Source du document : CHARLOTTE, dernier roman de David Foenkinos, Prix Renaudot 2014 et Goncourt des Lycéens 2014
  • Durée de l'activité : Environ 50 minutes. Une partie de l'activité peut faire l'objet d'un travail hors classe.
  • Activité : Axée sur la compréhension écrite à travers un parcours de mini-textes, cette activité va constituer un exercice à caractère plutôt ludique où l’élève va tester sa capacité à se confronter à un document littéraire et à faire surgir du sens à partir d’indices et d’inférences.

  • Objectifs : 1/ Au niveau linguistique : Apprendre à positionner les personnages d’une histoire, à situer les événements grâce aux informations puisées dans divers petits textes et à développer des stratégies d’élucidation et de compréhension de l’écrit.
    2/ Au niveau culture et civilisation contemporaines : traiter plus globalement de la diversité, de la discrimination, de l'intolérance et du fanatisme de nos jours. Considérer également la tragédie actuelle des migrants en Méditerranée et la question de l’accueil des réfugiés.


DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE

Comme d’habitude, la démarche retenue est celle de la pédagogie active. Elle va nous permettre de proposer une exploitation dynamique de notre document authentique. Pour ce faire, nous avons choisi de travailler le roman de Foenkinos à travers la technique dite « de la bande-annonce » : lorsque nous allons au cinéma, avant de pouvoir visionner le film pour lequel nous sommes venus, nous recevons des flashes concernant un prochain long-métrage. Ces petits bouts de film constituent la bande-annonce. Elle doit permettre de se faire une idée (positive) de l’œuvre cinématographique qui sera prochainement programmée : de situer l’histoire racontée (personnages principaux et liens entre eux époque lieu(x) où elle se déroule), ainsi que la trame du film et le genre cinématographique.
Nous allons travailler en suivant cette méthodologie. Les flashes seront, ici, constitués de douze courts passages de l’œuvre littéraire. De cette manière, nous respecterons l’approche « homéopathique », comme le veut la démarche de la pédagogie active. Nous distribuerons la classe en petits sous-groupes de travail (binômes, trios ou quatuors). Les douze passages seront présentés à la classe, sous forme de cartes ou bien sous forme de document PowerPoint à visionner grâce à un vidéoprojecteur ou un tableau interactif. Mais, contrairement à la bande-annonce, l’enseignant n’annoncera pas la source des documents (ni le nom du roman, ni celui de l’auteur ni la date de parution etc…)
Ce n’est qu’à l’issue du travail de découverte que nous inviterons les élèves à lire le roman.


SÉQUENCE 1 :

La classe est divisée en binômes ou en petits groupes de travail

Durée   : 40/50 minutes avec prolongation possible (devoirs)



Démarche pas à pas :

a) Le professeur inscrit au tableau le prénom Charlotte et présente l’activité comme un jeu afin de découvrir, grâce à douze flashes, l’histoire de ce personnage.
Comme à chaque fois, il s’agit, pour ce faire, de chercher les réponses aux questions fondamentales Qui ? Où ? Quand ? Quoi ?... Le but du jeu, pour chaque petit groupe de travail, est donc de collecter le maximum d’informations, de trouver des indices, de faire jouer les inférences pour mener une réflexion commune au groupe qui aboutisse à des propositions concrètes.

b) L’enseignant distribue ensuite à chaque groupe la première des douze cartes (il aura, au préalable, préparé autant de jeux de cartes que de sous-groupes). Voir ici la Carte 1*
Il s’agit dans un premier temps de s’intéresser aux difficultés que chaque carte renferme, qu’elles soient d’ordre lexical (fuir, frontières, territoire…) ou bien syntaxique (le conditionnel, la tournure : il me reste).
On passera ensuite au récit. On remarquera qu’il n’est pas raconté par le personnage principal, Charlotte, mais par un narrateur (ou narratrice) qui parle de Charlotte à la troisième personne du singulier. Attelons-nous, à présent, à la collecte des indices. Pour nous guider et nous permettre de prendre pied dans l’histoire nous allons procéder à partir de la question « Qui » : Qui est Charlotte ? Qu’arrive-t-on à savoir sur elle ? Quelles sont les informations auxquelles nous allons avoir accès pour en savoir davantage sur elle ?
L’autre question de départ sera « Où ? » car toute histoire se déroule dans un lieu, un espace géographique. Chaque groupe doit mener sa propre réflexion.
Pour la question « Qui ? », outre le fait que c’est un personnage féminin, nous apprenons son âge dès cette première carte: Charlotte a un peu moins de 22 ans.
Quant à « Où ? »: l’information marquante est que nous sommes dans un lieu, une unité territoriale, (avec des frontières fermées), que tout le monde cherche à fuir… et que ce pays exerce un contrôle strict des sorties de son territoire puisqu’il a décrété la fermeture de ses frontières. On apprend que tous ces gens qui voudraient fuir ne le peuvent pas mais qu’avant 22 ans, une sortie de territoire ne nécessite pas de passeport et Charlotte reste encore pour quelques mois dispensée de l’obligation d’en avoir un, ce qui lui permettrait, par conséquent de quitter le territoire.



c) Et voici la deuxième carte* : nous procèderons toujours selon le schéma d’exploitation de la première carte : en explorant d’abord le vocabulaire (atténuer, se replier, elle ne cesse de) puis éventuellement la grammaire, avant de poursuivre notre quête de sens à travers le récit dont on dispose.
Dans ce passage, le narrateur fait intervenir Albert. Ce qui nous interpelle d’emblée, c’est que le père de Charlotte tente de rassurer sa fille comme il peut. Mais la tâche est très difficile à cause de la haine des autres.
Nous apprenons plusieurs autres choses sur Charlotte. Outre sa grande crainte, ou son inquiétude, contre lesquelles son père tente en vain de la rassurer, il y a ce repli sur soi. Elle rêve de moins en moins. Le narrateur nous apprend également que c’est à cette période de repli sur soi que le dessin entre dans sa vie et qu’elle trouve refuge dans la passion pour la Renaissance. C’est grâce à ce double centre d’intérêt qu’elle se découvre, qu’elle s’évade et quitte son époque.

d) La troisième carte* raconte un épisode heureux qui tranche avec l’atmosphère dans laquelle se déroulait jusqu’à présent l’histoire de Charlotte.
Nous sommes ici, loin de cette image triste de la carte précédente. On comprendra que Charlotte et Alfred s’aiment : perdus dans leur baiser, ils n’entendent pas. Un déluge - qui doit, en fait, être un gros orage - interrompt cette scène d’amour. La pluie s’abat sur eux (ce qui rappelle la scène rapportée par Jacques Prévert dans son sublime Barbara) et ils doivent mettre un terme à leur balade en barque. Alfred rame tandis qu’elle tente de vider l’eau avec ses mains. Rien de dramatique puisqu’ils rient, insouciants, alors que le loueur reste médusé.

e) Carte 4* : Il s’agit d’une scène qui se déroule sans doute dans un établissement scolaire ou universitaire (professeurs, concours) mais le narrateur parle de dessin, œuvres, artiste, tableau. Tout ceci donne lieu à penser qu’il s’agit d’une école d’art. Ce qui est logique dans notre histoire puisque nous savons depuis la Carte 2* , que Charlotte est passionnée par le dessin.
Il semblerait qu’un concours anonyme soit organisé chaque fois, sans doute à la fin du cursus scolaire (le concours est toujours anonyme) et les professeurs (de l’école ?) délibèrent pour choisir le premier prix. C’est Charlotte, qui, à l’unanimité, remporte le concours. Mais… coup de théâtre. Le malaise s’installe aussitôt. Il est impossible qu’elle reçoive ce prix.
La question qui nous vient immédiatement est : POURQUOI ?

f) Carte 5* : C’est un passage qui, de nouveau, après la Carte 2* , fait intervenir le père de Charlotte. Quelles différences peut-on remarquer entre la Carte 5* et la Carte 2* ? Alors que précédemment le père tentait de rassurer sa fille, maintenant il la presse de partir : Il faut fuir vite car le père de Charlotte a compris une chose : Il n’y a plus d’espoir.

g) Carte 6* : ce passage est très important car nous comprenons que c’est une nouvelle vie qui commence. Et le rire des enfants qui courent, le jardin à l’allure de paradis, donnent à penser que dans ce nouveau lieu (elle arrive enfin à l’Ermitage), le bonheur est à portée de main : il lui suffit de franchir quelques mètres. En même temps, elle a une petite appréhension car elle sait que tout va être si différent.

h) Carte 7* : c’est manifestement la découverte de ce nouveau lieu rempli d’enfants joueurs. Charlotte, elle, communique peu. Elle semble repliée sur elle-même.
On sent beaucoup de sollicitude autour d’elle. Il y a maintenant un nouveau personnage, Ottilie, une dame américaine très bienveillante envers Charlotte et qui veille sur elle et l’encourage à peindre. Le narrateur nous révèle que, Ottilie s’arrangera à lui trouver du papier, en pleine guerre.
Cette information est, bien entendu, capitale et permet à ce moment de l’histoire de Charlotte de relier les nombreux indices et inférences dont nous disposions.
Par ailleurs, le narrateur nous informe que l’Ermitage, une incroyable demeure, se trouve sur la Côte d’Azur, à Villefranche-sur-Mer, et qu’elle a été démolie en 1968 pour laisser place à une de ces résidences de prestige.
La question « QUAND ? », qui devait permettre de collecter des éléments pour situer l’histoire de Charlotte dans un espace temporel, était restée sans réponse claire. C’est donc une histoire antérieure à 1968 qui nous est contée ici.

i) Carte 8* : Charlotte est toujours amoureuse d’Alfred dont elle espère l’apparition. Mais il ne vient pas.

j) Carte 9* : Le début de ce passage est très explicite : Elle voulait mourir, elle se met à sourire. Plus rien ne va compter. Et le narrateur d’ajouter : Rares sont les œuvres ainsi créées tout est limpide il n’y a plus d’hésitation dans ses mains. Elle va peindre ses souvenirs de manière romanesque. Les dessins seront accompagnés de longs textes… Nous assistons donc à l’accomplissement de l’œuvre artistique créée par Charlotte et dans laquelle elle, si perturbée (elle voulait mourir), si repliée sur elle-même, va se réaliser pleinement.

k) Carte 10* : Charlotte se rend chez un docteur qu’elle connaît bien puisque le docteur s’exclame en ouvrant la porte « Ah… Charlotte ». Elle remet au docteur Moridis, une valise (elle lui tend) et en lui remettant cette valise elle lui dit : « C’EST TOUTE MA VIE ». Que peut bien contenir cette valise ? Le narrateur ajoute une phrase énigmatique : Grâce à Moridis, nous connaissons cette phrase.

l) Carte 11* : Et bien, justement, le narrateur revient sur cette phrase prononcée par Charlotte. Que signifie-t-elle ?
Il est temps pour chaque groupe de proposer son synopsis : quelques lignes pour résumer l’histoire de Charlotte et de proposer également un titre à cette histoire. D’où provient l’histoire de ce personnage Charlotte à votre avis ? Après avoir pris connaissance des propositions des différents groupes, le moment est venu d’en dire plus sur ce personnage et on proposera de découvrir Charlotte à partir de la présentation de l’exposition qui a eu lieu durant l’été 2015 à Villefranche-sur-Mer.
Il ne s’agit donc pas d’un personnage de fiction. L’enseignant dévoilera finalement l’œuvre de David Foenkinos que nous avons présentée dans le numéro de janvier 2015 du Français et Vous Charlotte a obtenu le dernier prix Renaudot et le dernier Goncourt des Lycéens à l’automne 2014. Cet article peut être donné comme devoirs au même titre que la recherche sur Internet de « Charlotte Salomon et Villefranche-sur-Mer » qui débouchera sur la présentation de l’exposition.

Carte 12* : Elle n’apporte rien de nouveau concernant Charlotte, mais c’est un moment important dans la mesure où l’écrivain David Foenkinos explique le style si particulier qu’il a adopté pour écrire son roman.


* Note à propos de chacun des passages, (des flashes de notre bande-annonce) retenus pour bâtir cette activité de compréhension écrite. Dans toute bande-annonce, les flashes peuvent sembler intervenir de manière aléatoire ou bien obéir à un ordre chronologique.
Ici, comme pour la découverte de « Poisson d’Or », roman de JMG Le Clézio, nous avons opté pour leur apparition selon un ordre chronologique.
Hormis le premier et le douzième et dernier passage, tous les autres suivent l’évolution de l’histoire racontée par Foenkinos.
A noter également, que le numéro des pages du roman figure sur chaque carte ceci afin que l’enseignant puisse retrouver facilement chaque passage. On peut les laisser aux élèves. Ils sauront alors, immédiatement que l’enseignant les a engagés dans un travail dont le support est une œuvre littéraire.


Une autre fiche pédagogique sur Charlotte, mais portant sur un travail plus spécifiquement grammatical, sera publiée dans un prochain numéro.



1. Tout le monde cherche à fuir.
Mais où?
Comment?
Les frontières sont fermées.
Seule Charlotte pourrait partir.
Avant vingt-deux ans, c'est possible.
Une sortie de territoire ne nécessite pas de passeport.
Il lui reste quelques mois. P123

2. Albert tente de rassurer sa fille comme il peut.
Mais, existent-ils les mots qui atténuent la haine des autres ?
Charlotte se replie davantage.
Elle ne cesse de lire, rêve de moins en moins.
C’est à cette période que le dessin entre dans sa vie.
La passion de la Renaissance lui permet de quitter son époque. P59

3. Perdus dans leur baiser, ils n'entendent pas.
Un homme leur crie de revenir.
Ils sont fous de rester sous le déluge.
Enfin, ils reviennent à la réalité.
Le bateau est plein d'eau.
Il faut vite regagner la rive. Avec ses mains, Charlotte tente de vider l'eau. Tandis qu'Alfred rame.
Ils parviennent heureusement au rivage.
Et descendent en riant.
Sous le regard effaré du loueur.
Ils quittent alors le parc en courant.
La pluie fait d'eux des fugitifs. P100

4. Le concours est toujours anonyme.
Une fois les œuvres primées, on découvre leur auteur.
Les professeurs sont réunis autour d’une table.
A l’unanimité, on choisit un tableau.
Pour une fois, la délibération a été rapide.
(…)
Il est temps maintenant de découvrir l'artiste.
Avec le dessin, il y a une enveloppe.
Le professeur qui vient de l'ouvrir se tait.
Les autres se penchent vers lui : alors ?
Il regarde ses collègues, comme pour ménager un effet.
Avant de faire son annonce d'une voix blanche.
Le premier prix est attribué à Charlotte.
Le malaise s’installe aussitôt.
Il est impossible qu’elle reçoive ce prix. P106

Enfin il émet un son qui est un prénom. : Charlotte...
Quoi Charlotte ?
Charlotte... elle doit...partir...
Paula sait que ses mots lui font mal.
Plus que jamais il a besoin de sa fille près de lui.
Mais il sait maintenant qu'il n'y a plus d'espoir.
Il a été au premier rang de l'horreur.
Il faut fuir, vite.
Tant que c'est encore possible. P124

6. Elle arrive enfin devant l’Ermitage.
C’est une magnifique demeure, sur les hauteurs.
Avec un jardin à l’allure de paradis.
Derrière les feuillages, elle perçoit des enfants qui courent.
Elle entend leurs rires aussi.
Charlotte n’est pas encore capable de sonner à la grille.
C’est une nouvelle vie qui l’attend ici.
Il lui suffit de franchir quelques mètres.
Pour basculer vers l’inconnu. P136

Les jours passent, et Charlotte parle toujours aussi peu.
On la trouve très réservée.
Les enfants la surnomment : la silencieuse.
Ils voudraient jouer avec elle.
Pour l’instant, elle accepte simplement de les dessiner.
Ottilie lui trouve un talent exceptionnel.
Elle dit même : nous avons un génie dans la maison.
L’Américaine ne cessera de l’encourager à peindre.
Elle lui achètera des dessins, pour l’aider à vivre de son travail.
Et s’arrangera pour lui trouver du papier, en pleine guerre.
La générosité de cette femme semble sans limites.
Sur les photos qui restent d’elle, son visage est toujours souriant.
Avec une pointe d’extravagance dans l’expression.
A Villefranche-sur-Mer, on se souvient d’elle.
En 1968, son incroyable demeure a été démolie.
Pour laisser place à une de ces résidences de prestige. P138

Charlotte passe des heures à espérer l’apparition d’Alfred.
Elle imagine sans cesse l’arrivée de son aimé.
Tel un dieu pouvant surgir du vide.
Mais il ne vient pas.
Pour le faire vivre, elle recompose leurs conversations.
Mot pour mot, tout est intact en elle. P140

9. Elle voulait mourir, elle se met à sourire.
Plus rien ne va compter.
Plus rien.
Rares sont les œuvres ainsi créées.
Dans un tel degré d'arrachement au monde.
Tout est limpide.
Elle sait exactement ce qu'elle doit faire.
Il n'y a plus d'hésitation dans ses mains.
Elle va peindre ses souvenirs de manière romanesque.
Les dessins seront accompagnés de longs textes.
C'est une histoire qui se lit autant qu'elle se regarde.
Peindre et écrire.
Cette rencontre est une façon de s'exprimer entièrement.
Ou disons totalement.
C'est un monde. P174

10. Charlotte est devant le cabinet de Moridis.
Elle sonne.
C’est le docteur en personne qui ouvre.
Ah… Charlotte, dit-il.
Elle ne répond rien.
Elle le regarde.
Et lui tend alors la valise.
En disant c’est toute ma vie.
Grâce à Moridis, nous connaissons cette phrase. P185

11. . C’EST TOUTE MA VIE.
Que veut-elle dire exactement ?
Je vous donne une œuvre qui raconte toute ma vie.
Ou : je vous donne une œuvre aussi importante que ma vie.
Ou encore : c’est toute ma vie, car ma vie est finie.
Est-ce que ça veut dire qu’elle va mourir ?
C’est TOUTE ma vie.
Cette phrase est obsédante.
Toutes les possibilités semblent vraies. P186

J'ai tenté d'écrire ce livre tant de fois.
Mais comment?
Devais-je être présent?
Devais-je romancer son histoire?
Quelle forme mon obsession devait-elle prendre?
Je commençais, j'essayais, puis j'abandonnais.
Je n'arrivais pas à écrire deux phrases de suite.
Je me sentais à l'arrêt à chaque point.
Impossible d'avancer.
C'était une obsession physique, une oppression.
J'éprouvais la nécessité d'aller à la ligne pour respirer
Alors j'ai compris qu'il fallait l'écrire ainsi. P71


© Alexandre Garcia - Centre International d'Antibes