Exploitation d'un article du magazine Jeune Afrique rédigé par Sana Guessous
Type de document et source | Article de journal paru le 16/02/2015
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Niveau européen Public | Elèves de lycée et étudiants adultes |
Matériel | |
Durée de l'activité | Trois activités indépendantes afin de préparer les élèves à la découverte de l'article (voir description). |
Activité | Axée sur la compréhension écrite à travers un parcours de mini-textes, cette activité va constituer un exercice à caractère plutôt ludique. L’élève va tester sa capacité à se confronter à un article authentique et à faire surgir du sens à partir d'indices et d'inférences. |
Objectifs au niveau culture et civilisation contempraines et interculturel | 1/ Au niveau linguistique : Apprendre à positionner les personnages d'une histoire et à situer les événements grâce aux informations puisées dans divers petits textes et en fonction des structures grammaticales utilisées - Apprendre à travailler sur les temps et les modes pour arriver à déterminer dans quel espace-temps se déroule une action - Développer des stratégies d’élucidation et de compréhension de l’écrit.
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Objectifs linguistiques | - |
Objectifs CECR | - |
DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE
Nous ne distribuerons pas aux élèves l'article de Sana Guessous paru dans "Jeune Afrique" et nous ne leur demanderons pas de s'y plonger. Il va constituer un support sur lequel nous allons travailler en suivant une approche moins conventionnelle. Nous allons en prendre connaissance en procédant de manière homéopathique, comme le veut la démarche dite de la pédagogie active. Pour ce faire, nous choisirons des passages de l'article. Nous les présenterons à la classe, distribuée en petits sous-groupes (binômes, trios ou quatuors), sous forme de cartes ou bien, comme ce sera le cas ici, sous forme de document PowerPoint visionné grâce à un vidéoprojecteur ou un tableau interactif.
Ce n'est qu'à l'issue du travail de découverte que nous distribuerons l'article aux élèves.
SÉQUENCES
La classe est divisée en binômes ou en petits groupes de travail
40/50 minutes avec prolongation possible (devoirs)A réaliser ultérieurement.
20 minutesLes élèves, par groupes de travail ou individuellement
20 minutes
SÉQUENCE 1
La classe est divisée en binômes ou en petits groupes de travail
40/50 minutes avec prolongation possible (devoirs)Le professeur présente l'activité comme un jeu afin de découvrir le personnage central d'une histoire. Comme à chaque fois, il s'agit pour ce faire, de chercher les réponses aux questions Qui ? Où ? Quand ? Quoi ?
Le but du jeu pour chaque petit groupe de travail est donc de collecter le maximum d'informations, de trouver des indices, de faire jouer les inférences pour mener une réflexion commune au groupe et qui aboutisse à des propositions concrètes.L'enseignant inscrit au tableau trois noms de pays : Côte d’Ivoire, Ghana, Togo. Il s'assure que l'ensemble de la classe a identifié ces pays comme étant des pays d'Afrique subsaharienne.
a) Il distribue ensuite à chaque groupe la première des dix cartes (il aura au préalable préparé autant de cartes que de sous-groupes) voir la carte 1 ici
Il s'agit dans un premier temps :
b) de s'intéresser aux difficultés d'ordre linguistique qu'elles soient lexicales (gronder / tapoter / avec frénésie / mettre en isolement / expulser) ou syntaxiques (on remarquera le présent progressif avec la périphrase être en train de le gérondif et le futur proche)
c) de s'intéresser au récit qui fait intervenir deux interlocuteurs : la personne qui parle au style direct dont les phrases apparaissent entre guillemets et celle qui raconte et observe. Le narrateur observe la scène, il nous apprend le prénom du premier personnage (Aïssatou) et nous informe à la fois du ton avec lequel Aïssatou s'exprime (elle gronde) et de son état de nervosité (elle tapote avec frénésie). Quelle conclusion pouvons-nous tirer face à ce récit à deux voix* (narrateur + personnage principal) ?
Les autres observations nous aident à répondre aux grandes questions Qui ? Où ? Quand ? Quoi ?
d) L'enseignant distribue la carte 2 à chaque groupe de travail. La première remarque qui devra être faite est que c'est Aïssatou qui poursuit directement le récit ici. Nous procéderons ensuite, comme pour la première carte, en commençant d'abord par l'exploration du vocabulaire puis des questions grammaticales (ici le choix de l'imparfait) avant d'essayer de collecter des indices qui nous permettent d’étoffer notre perception de l'histoire.
e) La carte 3 est distribuée. Le vocabulaire et les temps et modes (l'indicatif avec le futur, le passé composé et le présent le subjonctif présent) vont nous être d'une grande utilité pour comprendre Aïssatou :
1/ Elle est mère, elle a des enfants
2/ Elle a vécu une grande souffrance (le calvaire que j'ai vécu)
3/ Elle est déterminée à tout faire pour éviter cela à ses enfants (mes enfants ne vivront pas = futur)
4/ Elle est déterminée à tout faire pour que ses enfants réussissent dans la vie
Nous nous interrogerons sur ce qui a bien pu se passer dans la vie d'Aïssatou.
f) La carte 4 arrive. Grâce à elle nous comprenons mieux le calvaire d'Aïssatou (ici le terme cauchemar) : la faim et surtout la soif. Très peu "d'eau pendant des jours " quant à l'emploi de l'imparfait, il indique que cette faim et cette soif étaient un problème récurrent.
g) Faisons un autre point. Chaque groupe essaie de mettre en perspective toutes les informations dont il dispose. Les groupes doivent organiser leurs cartes, essayer de trouver une chronologie, peut-être des liens entre elles...
h) Passons ensuite à la carte 5 . Aïssatou nous donne des nouvelles positives d'elle-même et de ses enfants. Les mots clés ici sont "carte de séjour". La situation traversée par Aïssatou et son calvaire qui semble terminé, sont donc liés à l'immigration.
i) La carte 6 . Ici, Aïssatou poursuit le récit de l'épreuve vécue. Elle nous renvoie de nouveau au temps où elle accomplissait la traversée du Sahara. Les autres cartes directement liées à celle-ci sont la carte 2 , la carte 4 et la la carte 3
j) Avec la carte 7 nous revenons de nouveau au présent. Et Aïssatou nous explique qu'une association a accepté qu'elle organise des défilés (ce qui nous permet de comprendre ce qu'elle fait aujourd'hui, et à quoi elle consacre son temps).
k) Tandis qu'avec la carte 8 , nous retournons dans le passé récent d'Aïssatou où elle revient sur l'épreuve qu'elle a endurée pour traverser le désert (à pied, avec ses enfants, 21 jours de souffrance qu'elle n'oubliera jamais). Cette carte vient se placer en compagnie des cartes énoncées en i.
l) Sur la carte 9 nous découvrons une nouvelle intervention du narrateur. Les explications qu'il nous donne viennent compléter les informations de la carte 7 .
m) L'enseignant inscrit au tableau deux nouveaux pays : Algérie et Maroc qui se situent, contrairement aux trois premiers, en Afrique du Nord.
n) Dernière carte, la carte 10 où, de nouveau, c'est Aïssatou qui intervient. Elle se plaint de la bureaucratie (la paperasse), nous dit tous les documents qu'elle doit réunir. Il faudra expliquer aux élèves certains d'entre eux (contrat de bail, casier judiciaire) avant de leur demander à quoi ils peuvent bien servir et pourquoi Aïssatou doit les rassembler.
* implique que cette scène est peut-être tirée d’un roman.
Note : au lieu de cartes, nous faisons apparaître ici un document Powerpoint qui sera présenté grâce à un vidéoprojecteur ou un tableau interactif.
SÉQUENCE 2
A réaliser ultérieurement.
20 minutesCette deuxième activité peut être réalisée individuellement en classe ou sous forme de devoir à remettre
a) En fonction de l’ensemble des informations dont ils disposent, l’enseignant demande finalement aux élèves individuellement (mais peut se faire aussi en restant dans le groupe de travail) de résumer l’histoire d’Aïssatou et de ses enfants, puis d’apporter leurs commentaires et observations par rapport à la problématique générale dans laquelle elle s’insère. Ceci pourra faire l’objet d’un petit exposé oral ou d’une production d’un texte de 180 à 220 mots.
SÉQUENCE 3
Les élèves, par groupes de travail ou individuellement
20 minutesReçoivent l’article de la journaliste marocaine Sana Guessous
a) L’enseignant demandera d’où est tirée cette histoire. Il ne s’agit pas d’un roman, d’une fiction. Aïssatou est un personnage réel et son histoire a semblé suffisamment singulière pour qu’une journaliste ait eu envie de la raconter.
b) Compréhension de l'écrit : grille de lecture à compléter
Questions
Réponses
A qui parle Aïssatou au téléphone dans la première carte ? Et que cherche-t-elle ?
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Où vivent Aïssatou et ses enfants à présent ? Et dans quelles conditions ?
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Quel a été le parcours d’Aïssatou de 2011 à janvier 2015 ?
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Aujourd’hui Aïssatou vit dans la clandestinité
Vrai / Faux (entourez la bonne réponse)
Quels sont ses espoirs (3 réponses)
Quelle est sa principale crainte ?
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Aïssatou souhaite-t-elle rester au Maroc ?
Oui / Non (entourez la bonne réponse)
Mise en contexte : discussion
Une des particularités de cette histoire tient au fait qu’elle se déroule dans un pays du sud de la méditerranée, un pays francophone : au Maroc. Il s’agit d’un parcours d’émigration avec, comme destination finale souhaitée, l’Europe, mais qui se trouve stoppé dans l’extrême-nord du Maroc (Tanger, Nador, Oujda). Là, des Africains, tels Aïssatou, après un très long et pénible périple et au prix de mille dangers, sont bloqués par les quatorze kilomètres qui les séparent de l’Espagne ou par les grillages (dont il est fait référence dans l’article) qui ferment les frontières des villes de Ceuta et Melilla, enclaves espagnoles au Maroc.
Dans les forêts et les collines qui entourent ces deux villes se regroupent les malheureux dans des camps de fortune où la police marocaine intervient régulièrement ("Ils sont en train de vider les forêts").
La journaliste Sana Guessous, nous parle de cette nouvelle problématique de l'immigration au Maroc.
Pays naguère uniquement terre d’émigration, mais, pris dans cette nouvelle tourmente des flux migratoires, il est aujourd’hui une terre d’immigration confronté lui aussi, à la question de la régularisation des clandestins.
Enfin, ceci rappelle ce qui se déroule à la frontière franco-belge avec des centaines de clandestins qui ne souhaitent qu’une chose : entrer en Angleterre (voir le film Welcome de Philippe Lioret, 2009).
© Alexandre Garcia - Centre International d'Antibes