Travail en classe à partir de photos d'un film : "Le fils de l'épicier" d'Eric Guirado
Type de document et source |
5 photos du film "Le fils de l'épicier" d'Eric Guirado. |
Niveau européen | A partir de A2. |
Public | Élèves de fin de collège, lycée et adultes. |
Durée de l'activité |
Séance de 45 minutes en classe. Elle peut être suivie d'un travail hors classe. |
Matériel |
Un vidéoprojecteur pour projeter les photos. |
Activité |
Pour cette activité essentiellement axée sur la production orale, le professeur aura sélectionné les cinq photos de manière à créer un petit scénario constituant un parcours didactique. Les apprenants vont être engagés dans ce parcours de manière à découvrir et travailler des champs lexicaux et des structures grammaticales donnés. |
Objectifs au niveau culture et civilisation contemporaines et interculturel | La plus petite unité dans le circuit de distribution : l'épicerie. L'épicerie en ville et l'épicerie ambulante à la campagne. Approche comparative par rapport aux pays des étudiants. |
Objectifs linguistiques (savoir-faire, compétences grammaticales et lexicales) |
A/Connaître le lexique se rapportant à ce mode de distribution, revoir les structures se rapportant aux horaires de travail : - L'épicerie (par familles de produits). B/ Emploi de la structure de l'hypothèse si + présent. C/ Savoir écrire un courriel dans un registre amical. |

En effet, comme nous l'avons montré dans d'autres fiches du Français et Vous, le film en classe de Fle est exploitable de maintes façons,.Nous préconisons, en règle générale, de sélectionner un ou plusieurs passages qui donneront lieu à des activités diverses pour travailler des compétences spécifiques.
Cette fois-ci, nous invitons les apprenants à travailler à partir de l'image même, la plus courte séquence du film, puisque, ne l'oublions pas, l'oeuvre cinématographique est constituée d'une succession d'images.
Nous n'annoncerons pas à la classe que les 5 photos proviennent d'un film. Nous allons, en effet, suivre la démarche de la pédagogie active qui veut que l'enseignant s'abstienne de divulguer la source de ses documents. Il s'agit donc de proposer successivement les photos que nous aurons choisies sur la plateforme d'allociné et qui deviendront autant de déclencheurs pour introduire et développer notre activité.
- Travail lexical + grammatical 25 minutes
- Production orale 10 minutes
- Compréhension écrite (ou orale) et production orale (ou écrite) 20 à 40 minutes
- Compréhension écrite et production orale et/ou écrite 20 mn
- Complément Compréhension écrite 30 minutes
Travail lexical + grammatical
Le professeur projette la première photo. On voit deux hommes, Hassan à droite et Antoine à gauche.
Il s'agit ici, dans un premier temps, de décrire les personnages, d'abord physiquement, ensuite de dire ce que l'on voit, où Hassan et Antoine se trouvent, ce qu'ils font, quel est le moment de la journée où cette photo a été prise...
Dans un deuxième temps, l'enseignant se concentrera sur les caractéristiques de ce petit magasin qui, dans les années 1960, a survécu à l'arrivée des enseignes de la grande distribution, et qui est spécialisé dans la vente de produits alimentaires mais également de produits ménagers. L'épicerie de quartier ou de village fait partie de la vie quotidienne des Français depuis toujours.
Les caractéristiques qui définissent l'épicerie :
a) les horaires
Ils sont très amples, l'épicerie étant ouverte très longtemps et quasiment tous les jours.
On travaillera les structures : de _h__ à _h__ par exemple de 7h00 à 20h00 et du _j_ au _j_ par exemple du lundi au dimanche matin. Ce qui nous amène à : 7 jours sur 7
b) ce qu'on y vend
Que trouve-t-on dans une épicerie ? Ici, la photo nous dévoile quelques produits. Après une première salve de réponses émanant de la classe entière, l'enseignant pourra placer les étudiants en binômes et leur demandera de lister des familles de produits : produits laitiers, produits frais, légumes, fruits, boissons, produits ménagers...
Chaque binôme aura ensuite à s'occuper d'une famille de produits dont il aura à faire une liste de minimum 5 produits.
c) qui sont les clients de l'épicerie?
En classe entière ou en binôme, on se penchera sur la question.
Les clients sont, pour la plupart, des habitants du quartier. Ce sont souvent des personnes âgées, des habitués que l'épicier a fini par bien connaître. Les gens lui achètent généralement peu de produits, souvent en dépannage : le reste des courses, ils les ont faites dans des supermarchés ou des hypermarchés remplissant non pas des paniers mais des chariots de produits moins chers. L'épicier trouve cela normal que ses clients ne lui achètent que très peu de choses car c'est la définition de ce mode de distribution.
d) On est un bon épicier si...
on possède les caractéristiques principales qui définissent un bon professionnel. Il s'agit à présent de trouver des adjectifs qui puissent qualifier un bon épicier. Là également, les binômes vont s'y atteler.
La structure donnée comme contrainte devra être employée. On pourra avoir des réponses comme celles-ci :
On est un bon épicier si on est travailleur (car on doit travailler beaucoup d'heures)
On est un bon épicier si on est sympathique (car on doit parler avec les clients)
On est un bon épicier si on est serviable (car on doit peut-être aider les clients âgés)
Avant de passer à la photo suivante, Le professeur précise que cette première photo a été prise à Paris.
Production orale
Le professeur projette la deuxième photo.
- Le décor a changé, nous ne sommes plus à Paris, mais à la campagne.
On y voit Antoine avec, derrière lui, un drôle de véhicule. Qu'est-ce que c'est ?
- Il s'agit d'une épicerie ambulante. Quelles différences peut-on retenir entre l'épicerie de Hassan et celle d'Antoine ? Le professeur peut reprendre les 4 caractéristiques a),b),c),d) qui ont permis de définir l'épicerie dans la séquence 1 pour l'appliquer à celle d'Antoine :
- Que fait Antoine dans ce lieu ?
Réponses possibles, par exemple : il vient de quitter le marché d'un village, ou bien il fait une tournée et entre deux villages, il s'est arrêté pour déjeuner.
- Oui, en effet, il est en train de déjeuner et il a garé son camion sur l'herbe pour (on imagine) admirer le beau panorama devant lui. Mais en même temps, il réfléchit. A quoi peut-il penser ?
Nous allons le savoir avec la photo suivante...
Compréhension écrite (ou orale) et production orale (ou écrite)
Le professeur projette la troisième photo.
C'est évidemment à Claire qu'Antoine pense; sa petite amie ne l'a pas suivi. Elle est restée à Paris.
Et, bien sûr, Antoine est très amoureux d'elle et il voudrait l'avoir près de lui.
Nous allons aider Antoine à convaincre Claire de quitter Paris et de venir vivre ici, à la campagne avec lui.
A la place d'Antoine, chaque binôme va écrire un beau courriel à Claire. Antoine choisira le plus beau courriel et l'enverra à Claire. Bien sûr, il ne s'agit pas uniquement de parler de la nature, il faudra aussi dire à Claire tout l'amour qu'Antoine éprouve pour elle...
Grâce aux indications du professeur, la classe va se lancer dans cette production écrite. Ceci peut être fait lors de la même séance ou bien lors d'une prochaine séance.
La meilleure production sera envoyée à Claire. Avons-nous réussi ou pas à convaincre Claire ?
Nous le saurons avec la prochaine photo.
Compréhension écrite et production orale et/ou écrite
Après avoir corrigé les courriels des binômes et avoir choisi celui qui sera envoyé à Claire par Antoine, le professeur projette la quatrième photo.
L'opération a été une réussite ! Le courriel a porté ses fruits. Claire est arrivée !
Et, non seulement elle a accepté de quitter Paris, mais c'est elle qui conduit à présent, l'épicerie ambulante d'Antoine. Ils sont heureux.
Quelle peut être la suite ? Imaginons Claire et Antoine 2 ans après avoir réalisé leur projet de quitter Paris : chaque binôme va s'employer à élaborer la suite de l'histoire.
Le professeur peut aussi faire préparer un jeu de rôle avec des contraintes entre les deux personnages, par exemple:
1. Tout va bien, le projet d'installation à la campagne a vraiment été un succès. Claire et Antoine, réfléchissent et hésitent maintenant entre deux autres projets de développement pour le futur (Utilisation du conditionnel d'éventualité / de l'hypothèse "si+présent+futur" ou bien "si+imparfait+conditionnel présent" / de la structure "il faudrait+infinitif"...)
2. Tout n'a pas fonctionné comme ils l'auraient souhaité. Ils font aujourd'hui le point et, surtout, une autocritique pour repartir d'un bon pied (utilisation du conditionnel "tu devrais, nous devrions+infinitif"/il faudrait+infinitif"...)
Note
Pour les niveaux plus élevés, possibilité d'utiliser les structures avec le subjonctif et/ou indicatif (il faudrait que tu _subj___ /je pense que tu __ind___/je ne pense pas que nous __subj__ ...
Complément Compréhension écrite
Pour aller plus loin, il est possible de trouver des articles qui nous font découvrir des marchands ambulants dans les campagnes. Nous présentons ici, deux articles des journalistes Sylvie Béal et Véronique Georges du journal Nice Matin, qui concernent cette thématique dans l'arrière-pays de Nice,
Article page droite, et page gauche.
© Alexandre Garcia - Centre International d’Antibes